Marathon d'Athènes - 2004

un  Michoubidou Olympien

« Incroyable... Quand j’suis rentré sur le stade, j’ai comme eu l’impression d’être tombé dans une glacière. J’en ai même tremblé pendant quatre à cinq secondes... Ca paraît rien du tout, mais lorsque ça te prend, t’es comme paralysé... En fait, je m’suis retrouvé tétanisé de la langue... Tu t’rends compte !. J’ai pas jacté pendant près de trois cents mètres !... Ce n’est qu’à 40 ou 50 mètres de la ligne d’arrivée que je m’suis réveillé en entendant les copains crier. J’ai levé les bras et je l’ai joué Michoubidou. Ca pas été long, mais je m’suis lâché. J’crois bien que j’suis passé pour une fiotte. Chez les Grecs, faut oser »

Lorsqu’il m’a raconté ça, le Michou, il en frétillait comme... comme une fiotte... et les petits poils rouquins de ses avants-bras se trémoussaient, castagnettes et tango... Beurk...

Ce qui est certain, c’est qu’il n’est pas prêt à oublier son voyage 2004 chez les Hellènes, dont l’haleine, paraît-il, sent la sueur enfiévrée et l’olivier. Pas prêt, non plus, à tirer un trait sur «son» Marathon d’Athènes.

« Mon temps ! 4h 22 et quelques secondes... Mais ça n’a aucune importance. Vivre ce marathon trois mois environ après les Jeux Olympiques, sur le parcours même de ces J O, et à quelque chose près sur l’itinéraire suivi par Philippidès... en 490 avant Jésus Christ... crois moi, ça remue son homme »... Oui, moi je veux bien, mais, tout de même,  c’est pas une raison pour faire la fiotte qui trotte... Bèèèrk...

« On est parti de Miltiade, là où les armées grecques ont mis les Perses... en perce, c’est à dire à 4 ou 5 mètres d’altitude en bordure de mer, et l’on a rejoint Athènes qui culmine à un peu plus de 300 mètres. C’est pas de tout repos. Il n’y a que des faux plats montants. En plus, le pote avec qui je courais me relançait sans arrêt avec des ‘on monte’, ‘on monte’ qui m’inquiétaient ».

Qu’à cela ne tienne, le Michoubidou, vous le connaissez, il a résisté. D’autant qu’il n’a pas pu craquer devant le moindre godet d’ouzo. « Oui, ça la fiche mal, y’avait que du château la pompe aux ravitaillos. Pour les amygdales, c’est pas génial. Et puis, y’avait rien à becter. T’es chaussette quand tu cours l’estomac dans les talons... ». La transpiration par dessus, ça tue...  Beurk... 

Ce qui, par contre, lui a érotiquement tenu le moral à bras le corps (curieuse métaphore), ce sont les encouragements pas du tout compromettants du peuple grec. « Nous étions 37 coureurs de l’Est Lyonnais, principalement de Bron, Vénissieux et Saint-Priest. On avait tous une tenue tricolore plutôt voyante. Les gens pouvaient pas se tromper. Et puis, faut pas oublier que le français est la langue officielle des Jeux. C’est dire que nous avons du compter par centaines les ‘Allez les Français’...  Chaque fois, je rentrais  mon  petit ventre mou. Ca aussi , ça fatigue...  Tiens,  au 21km,  j’ai  même tenu  la  position  pendant  10 secondes... Oui,  le temps  de me  faire photographier devant la statue de Philippidès. Et là, j’ai même bombé le torse »... Bèèèrk...

Mais, pour l’ami Michel Liabeuf  (c’est bien de lui dont il s’agit) le souvenir le plus grandiose reste son entrée dans le Panathinaïkos, le stade olympique d’Athènes. « Il est en marbre, et comme moi je ne le suis pas... c’est vraiment impressionnant. La preuve, je te l’ai dit, j’ai pas pu jacter pendant près de 300 mètres ».

Depuis, il s’est rattrapé le Petit, nous racontant mille fois comment et pourquoi, à Olympie, il avait, une torche à la main, couru pieds nus et en  jupette (pardon en ‘tunique’... mais c’est dégoûtant, alors j’évite... tu niques) entre les pierres du stade antique reconstitué... tout cela « pour,  avec deux copains,  rallumer symboliquement la flamme olympique », en un lieu où se déroulèrent -en l’honneur de Zeus- les tout premiers Jeux... c’était en 776 avant Jésus Christ.

Tenez, pour nous résumer, le 7 novembre 2004, le Michoubidou, pour son 7ème marathon, s’est retrouvé au 7ème ciel... des athlètes. Un sacré souvenir que, depuis, il nous fait partager à volonté, ajoutant, pour bien nous convaincre de son bonheur, qu’il a ramené : une médaille, un diplôme, un tee-shirt, une casquette et... une serviette éponge... Curieux ces Grecs.

(Pardon d’avance, mon Michou,

si, à l’occasion, je me suis quelque peu égaré. M S )