Semi-Marathon de Chassieu - septembre 2003

CHAMPIONNAT DE FRANCE OPEN DU SEMI-MARATHON

Chassieu : le soleil au zénith

Le soleil au zénith. 1600 paires de fesses qui s’agitent... Et moi, et moi... Dans quinze jours, c’est la retraite.

Le soleil au zénith. 1600 fous qui ont la frite... Et moi, et moi... Comme une puce je m’excite.

De toutes les parades, aujourd’hui, c’est le hit. Il faut que j’en profite...  La course à pied, en toute liberté, c’est l’art de s’extérioriser, de se bousculer... pour vivre éveillés, loin des banquettes et des télés.

Amateur de sentiers, de chemins balisés et de forêts ombragées, j’adore aussi courir, pour de bon, sur le goudron... moi qui ne suis pas champion. En ce 14 septembre, c’est pour cela que je me suis inscrit au semi-marathon de Chassieu. Histoire aussi de participer à mon deuxième Championnat de France Open ; une manif qui était organisée en ma chère cité.

Ma première aventure pseudo-nationale, c’est à Grenoble que je l’avais vécue. C’était le 13 septembre 1998. En ce temps-là... jeune, beau, plein d’illusions, je détestais déjà les p’tits rons-rons sous les gros édredons-dons-dons.

A Chassieu, ce dimanche, banlieusard  sous le caniar... j’ai comme un coup de barre : dans quinze jours j’suis au placard. Lauréat d’une retraite à coup sûr bien méritée. Certes... Mais, scrogneugneu, ça fait bizarre.

9 heures 1 minute à ma montre, un coup de pétard me tire de ce brouillard... que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Aux côtés de Michou-Bidou, je m’élance au pas de course, déjà bien loin derrière les premiers, derrière également Iwan et Christian (Rusli et Hammada) qui, forts de leurs mollets d’acier n’en font, derechef,  qu’à leur tête. Baste, les costauds sont heureux, les cieux sont avec eux. Il fait beau, très beau.

Poussé, entraîné par les autres concurrents, câliné par Michou-Bidou (toujours lui, et ce n’est pas fini), je me laisse aller  dans cette foule bigarrée, qui roule, s’enroule et se déroule. Grand dieu, je me prends au jeu.

6ème kilomètre, la course passe à cent mètres de chez moi. Une dizaine de supporters m’attend. « Allez Michel... Trop payé, faut te remuer ». C’est sympa, certes, mais personne ne me propose l’apéro. Les temps changent. Quant au voisin chargé des photos, il s’est emmêlé ses petits doigts. Alors, sans hésiter, avec Michou –vous savez Bidou- nous faisons demi tour sur quinze mètres et, main dans la main, revenons en bombant le torse. Il paraît que je suis un pignolo de la course à pied. Sans nul doute, mais je le sais « ne vous déplaise, en dansant la javanaise ».

Au ravitaillo, pour faire glou-glou, je m’accorde un peu de marche. Il fait de plus en plus chaud. Mais je repars, la retraite est dans 15 jours... faut pas être en retard.

18ème kilomètre, le soleil est au zénith, mes méninges sont cuites, j’ai pété une durite... Michou-Bidou, toujours à mes côtés joue les anges gardiens, alors qu’il a les jambes, et tout, et tout,  pour s’envoler. Mais impossible de rêver... sous le caniar,  ami Gainsbard, j’ai pris un coup de Trafalgar. Tes chansons, mon Serge-toujours-mal-rasé, me trotte dans la tête, moi qui désormais galope comme un roussin efflanqué. Les premiers, depuis longtemps, sont arrivés. Sur le goudron, ami Dutronc, mes pompes sont en  plomb. Le soleil au zénith, j’ai la tête comme une marmite, la messe est dite.

Ce dimanche, en plein émoi,  je n’ai su m’adapter pour faire face à un manque d’entraînement flagrant. J’aurai le temps de me rattraper... le 1er octobre, c’est la retraite. Tous les dossiers sont signés. Le sort en est jeté.

15h50... en ce dimanche 14 septembre. Michou-Bidou me manque. Le soleil est toujours au zénith. Sous mes yeux, rivés à l’écran de mon ordinateur, plus la moindre paire de fesses ne s’agite... Quelque peu dans le noir, j’ai le cafard ami Gainsbard.

Mais, une chose est certaine : sur le goudron, ami Ddans utronc je reviendrai faire le c... Oh, pardon !.

Michel  SEVEYRAT

(Article paru le Dauphiné Libéré Nord Isère le 15 septembre 2003,

et... quelque peu modifié pour Jogginfo2003,  N° 4, et pour Michou-Bidou)

Résultats :

Christian HAMMADA :  1h 35’ 59

Iwan RUSLI :  1h 36’ 56

Michel LIABEUF et Michel SEVEYRAT :  2h 03’ 49