Marathon de Paris - avril 2008

 

 

 

*Marathon de New-York*

 

 

"Merveilleuse
Christiane"

 

<<Admirable,merveilleuse Christiane...
 je n'ai pas assez de mots pour parler d'elle>>
Et bien,c'est à peine croyable,Benji-le-guerrier
en est toujours sur les fesses...A New York
Cri-Cri,sa Cri-Cri...l'a fait chavirer...
<< Une fois de plus>>

« Elle n’avait jamais fait plus de 25km… Et encore, à l’entraînement… C’était sa décision. Elle ne voulait pas se casser… Elle voulait être présente le jour venu, quitte à souffrir le martyre… Mais, j’en témoigne, elle s’est entraînée dur les 2 derniers mois… Et, elle a gagné son pari. Une fois de plus, elle m’a bluffé. J’en suis malade de ma Christiane».

Christiane… nous n’avons pu la joindre. Elle était en famille, dans la région parisienne. Alors, nous avons laissé son Benji nous en parler… Benji, Benjamin-le-dur-à-cuire, il en avait des pleurs dans la voix.

« New-York, son marathon… c’est extraordinaire, ça te tourneboule son homme comme une crêpe… Alors, lorsque tu as Christiane à tes côtés, tu ne sais plus où tu habites. L’ambiance est invraisemblable de chaleur. La sympathie, la solidarité entre coureurs… c’est tout à fait unique. Certes, je n’en étais qu’à mon 6ième marathon, mais je n’avais jamais rencontré une telle fraternité. Pas de bousculades, pas d’invectives. Non, toutes les voix étaient amicales chaleureuses. Tout le monde parlait une langue différente, mais on se comprenait. Cela dit, au fil des kilomètres, Christiane et moi, on s’est un peu renfermé… Christiane, tu sais, elle ne parle pas beaucoup et il ne faut pas trop la bassiner quand elle court… ça la perturbe…Mais, je peux te dire qu’elle en a bavé sur les 10 – 12 derniers kilomètres. Héroïque qu’elle était, même lorsqu’elle marchait ».

« Durant toute la course on est resté ensemble, moi très légèrement devant pour la guider, lui permettre le maximum de concentration et la protéger du vent qui parfois soufflait. Les 10 premiers kilos , ce fut du bonheur. On les a fait en 1h05… quand je pense qu’au début de l’année elle avait fait les 10 de Vaulx-en-Velin en 1h15 !… Jusqu’au semi tout fut parfait. On ne s’est jamais trouvé tout seul mais, il faut le souligner, la course a toujours été très fluide grâce à la largeur des avenues.

« La première fois que nous avons marché, quelques dizaines de mètres, c’est vers le 26° km. A partir du 34°, ça été de plus en plus fréquent. A un moment, comme ça, un couple d’Américains nous a donné une banane chacun à manger… c’est rien, mais je ne l’oublierai jamais…Dans Central Park, par 3 fois nos avons fait relâche, notamment dans la bosse d’entrée qui a véritablement planté Christiane. Mais chaque fois, je me suis contenté de dire :’’Faut reprendre, on va attraper froid, on pourra pas repartir’’ … Oui, il ne faisait pas chaud : 7 à 8° seulement… Les 12 derniers km on a du les faire en 1h3/4… Et puis, à un moment, on a vu la banderole d’arrivée. D’un seul coup, on a eu l’impression d’avoir 20 ans. La ligne… on l’a passée comme dans un rêve, les bras au ciel, la main dans la main. Ensuite, dès qu’on a eu notre médaille autour du cou, j’ai tendu mon appareil photo à une dame de l’organisation… Tu vois, c’est la photo que tu as… »

Et puis, comme beaucoup, comme la plupart des coureurs, Christiane et Benji sont restés longtemps, longtemps dans le sas d’arrivée… pour reprendre des forces, bien sûr, mais aussi pour profiter le plus longtemps possible de l’ambiance exceptionnelle de ce marathon d’un autre monde.

Ensuite… « Ensuite… on n’était pas cassé… Alors, on est rentré à pied à l’hôtel… En faisant des détours… main dans la main... Maintenant, ma Christiane, tu comprends pourquoi je l’aime ».

 

            New–York… New-York...
      Inoubliable   Marathon :
«Il  se  chante,  il  se  danse… Il  se  vit»

 

M. S.

 

 

 

 

« J’étais comme enivré… de bonheur… Mais d’un bonheur que je ne connaissais pas.  Invraisemblable… Vous n’allez peut-être pas me croire… dans les derniers kilomètres, je n’avais qu’une idée en tête : que ce trop exceptionnel Marathon ne se termine pas. Que je puisse en profiter encore et encore… Dans Central Park, je vous l’avoue, j’ai même ralenti… pour m’imprégner plus fort et plus longtemps encore de cette ambiance à nulle autre pareille... Pour taper dans les mains des centaines d’enfants qui le demandaient… Pour échanger quelques mots, à la volée, avec une bonne trentaine de spectateurs  parmi les milliers et milliers qui se massaient sur le final et nous encourageaient… Aujourd’hui, je ne trouve qu’un mot : INOUBLIABLE .

« Depuis, plusieurs semaines sont passées… mais, vous allez sourire, je m’y crois encore. Que  je vous dise, et c’est ma conviction profonde : pour nous, coureurs amateurs, il ne faut pas aller à New-York pour faire un temps… mais pour en profiter pleinement... Ce qui sous-entend, et là je suis très sérieux, qu’il faut être parfaitement entraîné afin de ne pas terminer à la ramasse, les yeux dans le brouillard.

« Les Etats-Unis… c’était la troisième fois que je m’y trouvais. Avec mon épouse, on adore. Ici, on ne juge pas les gens. On laisse sa chance à tout le monde dans une certaine nonchalance. Ce n’est donc pas la vie américaine qui m’a surpris. Non, c’est l’ambiance du Marathon… une telle chaleur, une telle fraternité... Les hommes, les femmes se regardaient sans se dévisager… Les yeux brillants de bonheur… On faisait tous partie de la même famille : celle des gens heureux. Bien sûr, de nombreux Américains portaient les couleurs US ou le drapeau étoilé… mais nous Français, on avait presque tous un tee shirt flocké ‘France’… Ce n’était pas par défi. Non, c’était pour se

faire reconnaître dans ce qu’on pourrait appeler une grande cousinade.

« Etant bien préparé, ne cherchant pas à faire un temps, je n’ai pas souffert. Par contre, j’ai vécu ce marathon avec une grande émotion. A l’arrivée, alors que je savais mon temps assez modeste (4h 28’11’’), je n’ai pu m’empêcher de mimer les gestes Hussein Bolt, le sprinter Jamaïcain. Je venais de réaliser l’un de mes rêves les plus chers. Je tenais à me le signifier pour toujours le garder en mémoire.

« Connaissant déjà New-York et parlant couramment anglais, j’ai moins cherché à emmagasiner des images qu’à communiquer avec les gens qui couraient avec moi.  C’est ainsi que je suis resté une dizaine de minutes avec un handicapé américain venu de San-Francisco qui effectuait son 1ier marathon et qui me criait qu’il garderait son dossard toute sa vie… Un gosse, un vrai gosse. Pardonnez-moi, il était beau à voir.

« Les temps forts de ce marathon ?… Le départ sur le pont Verrazano… monstrueux, on ne peut s’empêcher de parler avec ses voisis, comme pour se rassurer. Brooklyn, les quartiers sud-américains… du vrai délire. La 4ième Avenue et son énorme ligne droite… que l’on avale sans trop de problèmes. Les ravitaillements… où l’on a le temps de raconter sa vie. Et puis, et puis, il y a le final dans Central Park… c’est phénoménal… cette foule qui vous acclame… On ne peut pas imaginer. Il faut le vivre.

« Dois-je le préciser, j’ai enregistré une déception, mais pas dans la course, dans l’organisation du séjour. La faute à qui ? En grande partie à l’agence de voyage qui nous avait pris en charge. A l’arrivée un couple n’avait pas de chambre, d’autres couples se retrouvèrent… à trois. Et puis, lors du séjour et des visites dites organisées, on n’était pas vraiment aidé.

« Bon, j’oublie… Aujourd’hui, je n’ai qu’une envie : y retourner. Peut-être pour le 50ième anniversaire… Je ferai tout mon possible... New-York et son marathon : c’est magique ! ».

                                            Nicolas Alzonne