Lunes
blanches… le dimanche : ma
balade de baladin Des nuages qui se lèvent… Et caressent les toits… Et c’est Paris bonjour En ce
dimanche matin 6 avril, je n’avais pas assez de mes deux yeux pour détailler
ces somptueuses cartes postales que m’offrait une capitale très
matinale, ni assez de mémoire pour adapter, dans ma tête, cette
merveilleuse chanson « Les prénoms de Paris » de
l’inoubliable Jacques Brel... Non, je n’avais pas assez de mon être,
ni assez de mon temps pour emmagasiner tout ce qui se présentait à
moi... Je devais suivre mes potes du Jocel qui n’avaient qu’un souci :
prendre le métro… au plus tôt… Direction l’Arc de Triomphe pour
le départ de ce 32ième Marathon de Paris. Un métro dans
lequel nous pénétrâmes gratos grâce à la ‘complicité’ d’une
jeune et jolie métisse de Ce tout premier regard… Chipé à la volée… Et c’est Paris la chance Et
mes yeux qui s’arrêtent… Sur son cœur qui sourit…
Et c’est Paris romance En
dépit d’une matinée très frisquette, ce marathon s’annonçait
donc, pour moi, sous les meilleurs auspices… avec un brin de
romantisme. Il ne m’a pas déçu. Du début à la fin, il fut « Pur
bonheur pour mon cœur de coureur ». A l’arrivée, vainqueur du
macadam de Paname, j’ai même bombé le torse… histoire de me
faire beau pour la photo... Hé, à
Paris, tout est capital… Mais
revenons sur la ligne de départ et même un petit peu avant… Métro,
RER, métro… très vite absorbés par le flot des marathoniens
parisiens, nous autres Joceliens très sereins, nous nous
retrouvâmes sur les Champs Elysées sans jamais nous être trompés !.
Puis, sans nous attarder, nous prîmes le chemin de l’avenue Foch afin
d’aller déposer nos sacs dans les stands-vestiaires aménagés à cet
effet… Mais là, misère !. Nous ne sommes pas les premiers et
nous devons patienter de longues minutes pour passer le sas séparant
les coureurs du public. Tant pis, la bonne humeur règne.
En
confiant mes affaires à un très aimable bénévole, je récolte un
auto-collant jaune et rouge affirmant « Je cours,
mais sans piétiner les Droits de l’Homme ». En accord
avec moi-même, je me sens de mieux en mieux dans mes baskets... c’est
chouette !. Le temps de contourner un stand et je me retrouve,
quelque peu isolé, pour sacrifier à un besoin très humain. C’est
alors que deux marathoniennes, la quarantaine conquérante,
s’apounichent à 7- Deux
nymphettes en goguette… Qui exhibent leurs fesses…
Et c’est Paris surprise Et
ma tête qui divague… Sur de vagues terrains vagues…
Et c’est Paris sottise Conséquence
directe, je rate la traditionnelle photo prise devant l’Arc de
Triomphe. Quant à la ligne de départ, je ne la franchis que 8 minutes
environ après les premiers coureurs… des costauds masos qui --paraît-il--
débouchèrent Place de Place
de Je
passe (droit) au 21ème km en 2h 18’… avec près de 4mn
d’avance sur ma feuille de route. Je me balade toujours, ça
m’enchante. Ma stratégie de « Pépé, fallait t’entraîner »
fait des miracles, ainsi bien sûr que le long ruban multicolore et très
sport qui me transporte et que j’adore… ainsi également que ce
public immense et en transe qui, découvrant mon prénom sur mon
dossard, ne cesse de m’encourager « Allez Michel »…
comme le font et le feront, à leur façon et jusqu’au bout, ces
merveilleux groupes musicaux au nombre, sans doute, d’une bonne
quarantaine. Des
rengaines qui s’envolent… Comme une valse à mille temps… Et
c’est Paris bonheur Des frous–frous canailloux… Qui vous frôlent les joues… Et c’est Paris mon Coeur Rue
de Charenton, Avenue Daumesnil, Rue de Lyon… je me sens chez moi…
c’est d’ailleurs comme un lion que je re-croise les pieds de… Et
l’Histoire qui se tourne… Pour regarder Versailles…
Et c’est Paris Et
ma tête qui chavire… Qui danse-danse et re-danse…
Et c’est Paris ambiance Mes
premières foulées dans le Bois de Boulogne, m’oxygènent la cafetière.
« Faut profiter maxi-cool de ces dernières bornes » me
dis-je, quelque peu contrarié par le mauvais état des allées du divin
Bois... C’est alors, l’œil matois, que je m’aperçois ‘’que
ça marche dur… tout autour de moi !‘’... Bon samaritain,
j’entreprends plusieurs brins de causette avec des Cosette délabrées
et des malabars en retard… puis, misérable vaurien, je m’accorde un
monstrueux pipi en bordure du Lac Inférieur, histoire de… noyer le
poisson !. Vers le 41ième km, je m’offre quatre pas
en arrière pour fraterniser avec la menotte d’un bambin que j’avais
ratée !... Avenue Foch… dommage, c’est déjà l’arrivée et
la fin d’un grand bonheur. Dès
lors, baladin bon à rien, je me fais une accélération trognon(*) pour
me secouer le croupion… loin, très loin derrière les champions… 4h
43 à ma puce : «Faudra t’entraîner, Pépé! »…
J’ suis d’accord… Mais qu’importe l’addition… lorsque
l’ivresse tient le morpion ?... Une
avenue cohue… Où s’arrête la ronde…
C’est Paris merveilleux… Des
inconnus ravis… Qui profitent de la vie..
C’est Paris fabuleux... Michel SEVEYRAT |