Marathon du Médoc - septembre 2006

Au   pays   des  «z’yeux - z’eureux»

« C’est un fameux trois mâts fin comme un oiseau.    Hisse et ho, Santiano !

« Dix huit nœuds, quatre cent tonneaux :    Je suis fier d’y être matelot.

« Tiens bon la vague, tiens bon le vent.     Hisse et ho, Santiano !

« Si Dieu veut toujours droit devant,   Nous irons jusqu’à San Francisco.

Non, ce n’est pas la peine de rouler les mécaniques ? Lorsque quelque 8000 poitrines reprennent cette chanson  pour la quatrième fois, ça vous bouscule la patate. Et, pour peu que vous soyez un incorrigible rêveur, ça vous colle des vapeurs… et tout plein de frissons…

Qu’autant de fêlés des doigts de pieds, déguisés de la tête… aux pieds, puissent communier, comme des cinglés, dans une telle irréalité… ça ne peut que vous faire chavirer… Même réfugié  sur  « un fameux trois mâts fin comme un oiseau ».  

Outre une p… de souffrance à laquelle je ne m’étais pas préparé, c’est incontestablement cette mise en transe, sur la ligne de départ, qui m’a le plus marqué lors de cette très, très chaude édition du Marathon du Médoc 2006. Pour cette bouffée de bonheur, que j’ai prise en plein coeur, je ne saurai qu’offrir mes mille Merci aux organisateurs. Ce rassemblement de joggeurs noceurs, cette chanson  des gens z’heureux, ces bras levés qui viraient de tribord à bâbord avant de larguer les amarres… Cela je ne l’oublierai jamais... Oui, j’en ai frissonné.

Devant, derrière, à côté de nous… il n’y avait que des mecs déguisés en corsaires,  en bagnards… en gaulois, cow-boys, garçons de café, poulets de bresse, princes arabes… et des filles endimanchées en Bonny très sexy… en indiennes très cheyennes…  en danseuses à tutu,  en abeilles sans pareil…  en religieuses à dévorer… en Vampirella  hou lala !… Et puis, il y avait aussi ces bataillons de vignerons, de Bretons, de Teutons, de Danois, d’Hidalgos et d’Italos… ainsi qu’une étonnante légion romaine, forte d’une trentaine d’unités, des ‘guerriers’ qui arrivèrent groupés, au pas cadencé, en frappant du glaive sur leur bouclier… Tout cela sans oublier ces surprenantes délégations d’ostréiculteurs d’Oléron, de producteurs de cognac…  de vaches normandes… dont une,  sans doute un peu imbibée, offrit l’une de ses très belles mamelles… au soleil de l’été...   pour le prix d’un pari !…

Ensuite, tout au long du parcours –pour ce que j’ai vu- ce fut une bonne vingtaine orchestres structurés, d’ensembles délurés et même d’individualités endiablés, comme cette petite dame installée au cœur d’un grand virage, vers le 35ème km, qui… sur l’air de «Zidane y va marquer», chantait sans s’arrêter ‘champions y faut y’aller, champions z’allez gagner’.

Ce que j’ai vu, aussi, c’est un véritable trop plein de ‘’z’yeux-z’eureux‘’… Comme ceux de cette fillette qui, quelques mètres durant, courut aux côtés de sa maman;  Comme ceux de ce couple de retraités installé devant sa maison… l’homme jouait du clavier, quant à son épouse qui tournait les pages des partitions, ses regards nous criaient : ‘’ c’est mon mec, c’est mon mec ‘’;  Comme ce tout petit minot qui, à 3 ou 4 km de l’arrivée, récupéra tout le fond du triporteur des bonbons Haribo… et qui, figé sur place, les bras tétanisés, hurlait : ‘’ Papa, papa, c’est gratuit, c’est gratuit ‘’. Non, vraiment, il y a des choses que l’on ne peut pas oublier. Alors, pour cela,  et pour tout le reste : MERCI à vous les gens du Médoc. MERCI… le bonheur vrai est trop rare pour ne pas le célébrer.

Quant à cette souffrance inattendue, mieux vaut, très vite, que je passe dessus. Pour tout dire, j’ai été à deux doigts d’appeler une ambulance. Mais oui, j’ai eu peur. J’ai de l’asthme, ce qui ne m’empêche nullement de courir de plaisir. Mais là, dans les vignes, peu après le 16ème kilomètre, c’est la poussière que soulevaient ces milliers de panards-fêtards qui m’a asphyxié. Petit à petit, je me suis mis à tousser… de plus en plus, de plus en plus.  Une toux sèche qui, revenant toutes les 7 à 8 secondes, m’empêchait de respirer.  Au ravitaillement suivant, je me suis assis à l’écart et, ma casquette sur la bouche et le nez, je me suis calmé… de mon mieux… loin de ce tsunami de poussière qui m’avait submergé. Ce n’est qu’après un bon quart-d’heure que je me suis relevé… et c’est en marchant, ma casquette sur le nez, que j’ai terminé… Désormais, je le sais, je ne suis plus digne de courir dans les vignes.

Mais, vous tous mes agneaux, sachez qu’à Pauillac, il fait très, très… très bon chanter :

« C’est un fameux trois mâts fin comme un oiseau...                                                 M. S..

Au JOCEL :  ils  z’ont  dit 

Serge Bally… Ces 42,195km... Non sans blague!  Ce fut extraordinaire.....les châteaux, le départ,  les déguisements...  Enfin, je pense que nous avons tous les mêmes souvenirs. Et puis, que dire de cet hébergement déniché par Jean-Pierre... super lui aussi.   Pour moi, le plus géant :  j'ai couru en très charmante compagnie... Elle se reconnaîtra !.

Roland Panetta… Franchement, j’ai fini un peu pompette. Question de principe, j’ai biberonné… Déguster du Mouton-Rothschild, du Château Pomys, du Laffitte-Carcasset, du Phélan-Ségur, du Haut-Marbuzet… je ne pouvais pas rater ça. Président, j’ai des obligations. Cré non de non. Mais, cette course, cette organisation !… Inoubliable. 

Alex Pomares… Ce Marathon … je l’ai couru le jour anniversaire de mes 68 printemps… Ce 9 septembre 2006  restera dans ma mémoire!. Que veux-tu, ça marque son homme… J’ai souffert de la chaleur... Mais quelle manif !  Elle devrait rentrer dans les livres d’histoire… Je n’ai bu qu’un seul verre pendant la course. Mais, le soir, je me suis rattrapé.

Jean-Pierre Namouric… Un Marathon comme celui-ci, il faut y venir pour faire la fête. Pas pour faire un temps. Mais quelle ambiance. Le spectacle est partout, du début à la fin. Les organisateurs peuvent être fiers d’eux. C’est tout à fait exceptionnel ce qu’ils font.

Monique Varciat… Il y avait trop de déguisements ‘petits baigneurs’, comme le notre. On aurait du venir en Cro-Magnon, avec une peau de bison sur le trognon.  Plus sérieusement, ce fut génial… Quelle ambiance, que de musiques, que de folie. C’est sûr, j’y retournerai… ça fait du bien de délirer... On a passé un week-end extra avec, en prime, les caresses de l’Océan. Merci Jean-Pierre pour l’hébergement trouvé.

Michel Liabeuf… Ces petits marins féminins qui, juste avant le départ, dansaient sur les podiums au dessus de nos têtes… Elles m’ont filé le tournis!. Je ne m’en suis jamais remis. Mais, une nouvelle fois, j’ai largué Nicolas. Voui, c’est vrai… il s’est arrêté pour déguster. Mais, il aurait du faire les caves… entre caves, il serait resté. On en serait débarrassé.

Colette Maraval…  Non, je ne m'attendais pas à ça. Pas à cette échelle. Quelles richesses! Que de parcs  Que de châteaux... Cette ambiance de folie! Toutes ces musiques et ces déguisements du début à la fin!. Au rayon des émotions: ce boléro de Ravel joué au château de... de , je ne sais plus... j’ai pleuré. Et ce dernier km effectué, un canon dans le nez, après avoir trinqué (il le fallait!) avec mon compagnon d'infortune. Sans oublier l'arrivée....sur tapis rouge, avec le même compagnon… je crois bien que j’en avais oublié que c'était dur!

Hacine Chérifi… (ex-champion du monde de boxe WBC, catégorie poids moyen, qui nous accompagnait) : C’était mon premier Marathon. Je l’ai fait tranquillement. Mais je ne m’attendais pas à ça. Quelle ambiance, c’était du délire… Jamais, peut-être, je ne me suis autant éclaté. Une course comme ça, il faudrait lui décerner un Oscar.

Michel Nicolas… C’est pas rien mon pote, j’ai couru aux côtés d’un champion du Monde. Certes, à l’arrivée, il m’a largement devancé… mais je ne voulais pas le vexer. Et puis, il y avait tant de châteaux à déguster… j’m’en suis mis plein la glotte. Qu’elle ambiance ! C’est dément, une telle manif… Ils méritent d’être décorés, les gars du Médoc.

Christian Mercier… Je me suis retrouvé seul au départ. Comment ? J’sais pas bien. Sans doute que mes yeux traînaient trop sur les jolies Bunny qui nous entouraient. Ensuite, j’ai vu Roland… Et puis, j’ai fini avec Michou-Bidou et Alex… Bien sûr que j’ai marché et que j’ai levé le coude… Un Marathon comme ça c’est extraordinaire. Une telle fête, cette ambiance: chapeau. Et puis, ce week-end entre nous, cette baignade à l’Océan… faut revenir.

Avec les «tocs» du Médoc

Si leurs propos (ci-devant gribouillés) vous permettent aujourd’hui de les juger…  leurs temps, eux,  ne font pas rigoler… A vous de vous marrer… Et merci à l’ami Ali, le seul à avoir sauvé notre honneur…     Ce Marathon de 42km195, qui est « le plus long du monde », fut remporté par David Antoine en 2h28’07’’ avec… 9’04’’ d’avance sur le second, le pourtant chevronné Philippe Remond. Seuls dix-neuf coureurs le bouclèrent en moins de 3h, dont Nathalie Vasseur, 1ère féminine et 18ème au général en 2h58’22’’.Hallo... Ween, ici... trouille

M.S.