Marathon de La Rochelle - 2003

Sont les filles du grand JOCEL

  J’avais voulu voir Vesoul, et y suis parvenu... voir Vierzon, et y ai même travaillé... voir les ponts de Paris... ce qui me permit, une nuit, de  m’y enfiler (bigre) dessous, en bateau mouche... voir Camaret, où son célèbre curé me fit faux bond... voir plein d’autres choses, pas du tout moroses, pour nourrir ma curiosité toujours affamée.

Mais, que la honte me monte au front, je dois concéder que, jusqu’alors, je ne connaissais ni La Rochelle ni ses filles... si ce n’est en chanson. Vous savez... « Sont les filles de La Rochelle... Qu’ont armé un bâtiment... pour aller faire des conquêtes... Dans les mers du Levant »

  Alors, rêvant de conquêtes... comme beaucoup d’entre vous (petits voyous), j’ai sauté (bigre) sur l’occasion de ce marathon... avec d’autant plus d’envie que plusieurs douces amies, du club qui nous ravit, désiraient aussi y faire la vie. Or, c’est bien connu, ce que femme veut....

  De fait, tout se fit très gentiment... et en musique : « Sont les filles du grand JOCEL... Qu’ont courtisé Môsieur Roland... Pour aller faire les coquettes... Du côté de l’océan ». Ainsi, prit par les sentiments Roland, l’imprudent, craqua goulûment. Notre châtiment, pour l’avoir écouté, fut cruel. Deux jours durant, crachin, embruns et trombes d’eau furent notre lot.  De surcroît, dans le port charentais, pas une fille ne nous attendait sur le pavé luisant, et la seule fois où nous eûmes l’imprudence de violer l’intimité d’un bistrot, nos bourses (bigre) furent violemment prises à partie.

Comble de la vilenie, en deux jours, nous n’eûmes même pas, hormis quelques unes de nos supportrices, le loisir de croquer une coucougnette... c’est bébête.

  Mais, revenons au marathon. Nous fûmes (bigre) quelques uns à le terminer sous un véritable déluge. Nous... c’est à dire les amoureux de la vie (plus Sylvie et Gigi), ceux qui se sont fait une philosophie du « plus c’est long, plus c’est bon ».

  Tout pourtant avait bien débuté, les organisateurs ayant jugé de bon «thon» de mettre de côté, sur le quai Maubec, les seniors et les V1... les féminines étant acoquinées, quai Valin, aux V2, V3 and Co. Mais, blottis dans nos sacs poubelle en plastique et l’esprit ailleurs, il n’était pas question de monter les couleurs (bigre)... nous ne pouvions que faire la queue ( !). Toutefois, très bizarrement, en bordure du vieux port, sitôt le départ donné, j’aperçus une bénévole de l’organisation dressée contre une bite (bigre), une bite d’amarrage bien sûr, qui nous invitait à l’éviter (la bite, pas la dame)... par mesure de sécurité.

  L’air du large et la première averse je les reçus à la hauteur de l’Allée du Mail, où est installé un Casino et ses machines à sous. Qu’à cela ne tienne, le public, très chaleureux, était partout à nous faire les yeux doux, ainsi que Colette et Monique qui nous attendaient tout près de la rue Porte Neuve, pour quelques clichés d’autant plus mérités, qu’à partir de cet instant les averses se mirent à tomber, jusqu’à plus soif et bien au delà.

  Devant, Môsieur Roland et Gérard se prenaient au jeu; Dominique et Jean-Pierre couraient à l’unisson; Alain commençait à payer son départ; Monique et Michel ainsi que Bernard et Serge menaient bon train, tandis que, plus loin, un trio se chamaillait, toujours le même : les deux Michel et Alex. Derrière le dernier des Michel avait choisi de faire un bout de chemin, du 10ème au 22ème, avec Ghyslaine. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Et puis, petit à petit, le Bon Dieu, trahi par sa prostate, se laissa aller sur notre paradis, semant la zizanie au sein de nos petites équipes. Certains, tous muscles bandés (bigre) se laissèrent aller sous les trombes d’eau... la volonté ébranlée (!). Ainsi, peu après le ravitaillement du 30ème km, derrière un arbre au beau milieu d’un gazon, un joyeux luron, horrible trublion, perdit une minute, occupé qu’il était à retrouver son zizi rabougri... (du fait de la froidure, soyez en sûrs). Conséquence directe, à quelques encablures de l’arrivée, traumatisé par ce laisser aller, Michou-le-petit refusa d’attendre Michel-l’intellectuel  qui, vaincu par les tonnes d’eau reçues sur le dos, jouait à Quasimodo... L’arrivée passée, cet honnête retraité, totalement détrempé et quelque peu égaré, faillit même tomber dans une tranchée. Fort heureusement le secours vint, divin... en la personne d’Alex-son-cousin qui le remit sur le droit chemin.

  Une heure plus tard, dans notre Novotel préféré, «le coeur bien au chaud, les yeux dans la bière», nous avions totalement oublié les Rochelaises, et ne rêvions que de charentaises... surveillés de près par ces dames du JOCEL : Cathy, Colette, Ghyslaine, Michèle, Monique and Monique, Sylvie, et Véronique.

  Mais au fait, les Filles de la Rochelle ? Qui étaient-t-elles ? Ni filles de joie, ni condamnées de droit commun, elles étaient des conquérantes, des fondatrices, des pionnières... Des femmes et des adolescentes qui, au nombre de près de 900, quittèrent la France... de leur plein gré... pour fuir la misère. Qui s’embarquèrent à La Rochelle, pendant dix ans, entre les années 1663 et 1673, poussées par la volonté farouche de se refaire une vie au Québec, en y trouvant époux. Beaucoup d’entre elles, d’ailleurs, se marièrent (ou «furent» mariées) moins de trois mois après leur arrivée dans ce pays neuf d’Outre Atlantique... où leur communauté comprenaient cinq garçons pour une fille.

Elles surent, presque toutes, s’adapter au climat rude de leur nouvelle patrie et fondèrent des familles nombreuses, ayant en moyenne plus de dix enfants. Ainsi, et sans trahir l’Histoire, les Filles de La Rochelle peuvent être considérées comme les mères de la nation québécoise(*).

  Cela dit, faut-il que je l’ajoute : aujourd’hui plus qu’hier -et bien moins que demain- si... « J’aime les filles des bords de mer... les filles de La Rochelle... les filles des magazines... les filles qu’on voit dans Elle....»  désormais, non d’une pipe (bigre), je le confesse sortant de ma coquille, «shell» que j’aime... sont celles du JOCEL.

  (*) Dans cette «aventure», le port de Dieppe joua à peu près le même rôle que celui de La Rochelle.

Michel SEYVERAT (Paru dans Jogginfo 2004,  N°1)

LES  RESULTATS:

Elijha YATA : 2h 11’ 34 (1er) – Pasteur NYABENDA : 2h 17’ 50

Roland PANETTA : 3h 31’ 30 (2101°) (temps réel 3h30’13)

Gérard ROSIER : 3h 33’ 29 (2230°) (3h32’05)

Dominique MAILLET : 3h 38’ 19 (2557°) (3h36’54)

Jean Pierre NAMOURIC : 3h 38’ 20 (2560°) (3h36’56)

Bernard GARCIA : 3h 44’ 40 (2996°) (3h43’17)

Michel BOURGEAY : 3h 46’ 23 (3126°) (3h45’01)

Monique BOURGEAY : 3h 46’ 23 (3128°) (3h45’07)

Serge CHANCELADE : 3h 48’ 18 (3265°) (3h46’54)

Patrick LOUIS : 3h 54’ 39 (3685°)

Alain FAYET : 4h 01’ 06 (4116°) (3h59’49)

Michel LIABEUF : 4h 02’ 26 (4200°) (4h01’04)

Michel NICOLAS : 4h 03’ 43 (4274°) (4h02’27)

Alex POMARES : 4h 10’ 00 (4600°) (4h08’43)

Michel SEVEYRAT : 4h 14’ 21 (4772°) (4h13’06)

Ghyslaine LAGRANGE : 4h 31’ 46 (5371°) (4h30’32)

5792 arrivants sur 6983 inscrits.

  PALME SPECIALE A BERNARD GARCIA.

Information intéressante à relever : la très bonne gestion de sa course de Bernard Garcia qui effectua la seconde partie de son marathon en un temps inférieur de... 3’ 26 par rapport au temps de sa première partie. Triple bravo. 

En deuxième place arrive Michel Bourgeay qui améliore ce temps de 1’ 39.  – Le troisième, et plus précisément, la troisième est Monique Bourgeay avec une amélioration de 1’35.  – Le 4ème -et dernier «positif»- est Roland Panetta avec 48’’.

Ensuite, et avec 14’’ de plus sur la seconde partie, on trouve Serge Chancelade. Après viennent dans l’ordre : Gérard Rosier +1’ 07, Michel Seveyrat +2’ 11, Jean Pierre Namouric +5’ 58, Dominique Maillet +6’ 01, Michel Nicolas +11’ 09, Michel Liabeuf +12’ 18, Alex Pomares +12’ 52, Ghyslaine Lagrange + 19’ 34 et, cuillère en bois, Alain Fayet +28’ 14.

Tout cela en n’oubliant pas que la seconde partie est plus longue que la première de 195 mètres.