SaintéLyon - 2006

En galère avec Robert-le-Corsaire…   et ses partenaires

La Sainté-Lyon et le Jocel… c’est un peu : «Je t’aime… moi non plus» de Gainsbard.

Avant, pendant et après… les guerriers et guerrières du Jocel n’en finissent pas de ‘clavioter’ sur cette phénoménale organisation. Et, chaque année, on les voit revenir, tout sourire, pour le plaisir.

Le 3 décembre 2006, ils étaient onze exactement à s’être inscrits en ‘’individuel‘’: Carole Béal et Florence Sanchez d’une part…  Alain Alison , Michel Bourgeay , Serge Chancelade , David Duplaix, Michel Liabeuf , Robert Méziane, Jean-Pierre Namouric , Didier Payet , Denis Wolf d’autre part.  Si pour deux d’entre eux -les 2 vrais de vrais- ce fut, non pas une partie de plaisir, mais une virée nocturne à classer parmi les très bons souvenirs… pour les autres, enfer et damnation, le plus dur fut de retenir les chapelets de jurons qu’ils avaient tendance à égrener.

Cela dit, votre Jogginfo, qui ne manque pas de moyens, avait un envoyé (très) spécial au cœur de ce bataillon de joyeux Gnafron… en la personne de Robert-le-Corsaire, ce Méridional, un peu bancal, qui lorsque l’OM s’emballe nous pompe le bocal.

 « Souffrir pour le plaisir, voici ce qui nous a fait courir… Enfin, pour être honnête : nous a fait courir, trottiner et même marcher tête baissée. Mais, le plus important était de terminer entier… et nous y sommes arrivés ».

« Une Sainté-Lyon, soyons sérieux, ça se prépare plusieurs mois à l’avance. En ce qui nous concerne : Carole, Florence, David, Jean-Pierre et moi, cela faisait quelques mois –à la rentrée de septembre pour être exact- que nous nous étions lancé le défi de participer à cette course mythique. Nous savions, par ailleurs, que nous ne serions pas seuls, que Bourgeay, Alison, Wolf… avaient également décidé d’y participer. Heureusement que Liabeuf ne nous avait rien dit, on en aurait fait pipi… c’est un génie, le petit !».

 « C’est ainsi, préparés de main de maître –oui, faut que je me méfie, il est plus grand que moi- par coach J.P.N., que nous nous sommes retrouvés à Sainté, au beau milieu de la nuit du 2 au 3 décembre 2006, réunis pour cette "petite balade de 68 Km ". Au début, sans doute pour nous donner chaud et nous forger un gros moral, nous restons ensemble… Cinq Joceliens, c’est mieux que rien… au milieu de ces milliers de "fadas", comme nous partis pour cette drôle d'aventure. Après une demi-heure, Florence décide de ralentir… et, quelques kilomètres plus loin, c’est David qui décide de partir devant… en éclaireur, qu’il nous dit. C’est donc à trois, Carole, JP et moi, que nous nous retrouvons dans la nuit. Très concentrée, Carole se fait peu bavarde, mais nous sommes contents d’être auprès d’elle. Des trois, aucun n’a fait de projet, si ce n’est celui de rester ensemble. Nous avons le moral... »

 « Au contrôle de Saint-Christophe-en-Jarez, nous avons la surprise et le plaisir de trouver Anne et Christian qui sont venus nous encourager et nous mettre en boîte… ou plutôt nous prendre en photos. C’est donc, sereins et en toute confiance que nous repartons. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes et c’est vraiment un spectacle magnifique que nous offre ce serpent de lumière (formé par les lampes frontales) qui traverse la campagne endormie. Mais, si la course est belle elle est devenue très, très dure, car la pluie et la boue ont fait leur apparition. Ici et là, on patauge dans la gadoue et les appuis sont moins évidents. Ce n’est pas la galère, mais, ç’en a comme un avant-goût. Si nous en suons, nous savons que nous ne sommes pas les seuls… Le malheur des uns… ne fait toutefois pas notre bonheur ».

 « Peu après Soucieux-en-Jarrest, nous remarquons un grand gaillard qui, un sac à dos… plus vraiment sur le dos  marche péniblement  le long de la route… et nous reconnaissons notre ami David qui essuie un gros coup de fatigue... Cinq six mots pour charrier le Goliath sans Jarrest… et nous le reprenons, comme un pote, dans notre "train-train". A partir de cet instant, c’est décidé, nous finirons ‘’tous ensemble, tous ensemble‘’… unis comme les doigts d’une main, dont le pouce a dit… pouce, songeant à notre Flo-Flo que nous avons abandonnée. De fait, cette décision nous redonne le moral. Se sentir unis, en certains moments : ça fait du bien... car mis à part Jean-Pierre qui avalait les kilometres sans paraître fatigué, nous en avions, nous autres, "plein les basquets". Carole ne parlait presque plus… et quand on sait u’elle n’est pas grande bavarde… ça donne une idée. Quant à moi, votre Bébert de fer, je pense que si j'avais été seul, j'aurais sûrement abandonné ».

« Les minutes, les demi-heures passeront comme un bien vilain brouillard. Et puis, enfin… sur le matin, nous commençons à voir notre bonne ville de Lyon (mais oui, Michou, j’ai dit ‘bonne ville de Lyon’…pas mal pour un supporter marseillais!… oui,  mais c'est sans doute la fatigue). Les lumières de la ville du même nom nous donne du baume au coeur. Encore quelques kilomètres et surtout quelques escaliers (bonne mère que ça fait mal aux jambes)… C'est enfin l’imm ense joie de l'arrivée. Pour les besoin de la photo nous terminons tous les quatre sur la même ligne… Anne, Christian et Ali sont là  pour nous accueillir et nous féliciter. 8h 27 mn et quelques secondes… allez, ce n’est pas si mal, et l’on se dit au fond de nous, et même tout haut, on  se dit que, malgré les douleurs et la nuit. On a réussi à couvrir une distance qu'il y a encore quelques temps en arrière je ne pensais pas à ma portée. Et puis, aussi, le fait d’avoir participé à une superbe expérience humaine avec notre petit groupe de quatre m’a apporté beaucoup de plaisir. Mais oui, souffrir en ce réconfortant mutuellement constitue un sacré plaisir ». 

« Cela dit, à l’arrivée, nous avons eu de grosses pensées pour tous les Joceliens… mais surtout, je l’avoue, pour Florence. Eh, on a un cœur et…  des sentiments.  A ce moment là, nous ne savions pas que Denis et surtout Didier avaient fait des temps canon et que Philippe Rémond, le vainqueur, avait terminé en 5h 53 !… Qu’à cela ne tienne, il n’aurait pas fallu beaucoup nous pousser pour que l’on entonne ‘La ballade des gens heureux ».

Robert  MEZIANE

 

Avec Flo… le dimanche soir !…  Juste avant de se mettre au lit, ce dimanche 3 décembre 2006,  Florence Sanchez tint à nous envoyer un mail : « Oui, juste un petit mot pour dire que la Sainté-Lyon n’a absolument rien d’ ‘magique’. Non, elle est ‘inoubliable’, c’est le seul terme que je trouve à dire… Mais, c’est la première et dernière fois  que je la fais en solo… C’est uniquement pour cela  que j’ai tenu jusqu’au bout… 3h40 pour effectuer les 30 premiers kilomètres et… 6h 50 pour faire le restants… c’est du délire complet. Sur ce je vous souhaite bonne nuit : je suis un tout petit peu fatiguée ».

Et, une semaine après… avec Michou-Bidou !…  Michel Liabeuf , c’est pas un rapide, mais on peut toujours compter sur lui pour obtenir quelques confidences. « J’ai mal partout. J’peux plus rien faire du tout ! Déjà qu’en temps normal… Vouai mon gone, c’était  la quatrième fois que je m’la tapais cette gueuse. Dire qu’elle m’a fait jouir, serait faire preuve d’une bien trop grande éducation… Une semaine après, j’en ai encore plein le fion. Cette Sainté-Lyon, elle n’a aucune tendresse pour les fines fesses. A mi-parcours, j’ai attrapé mal au genou gauche, ce qui m’a empêché de courir… mais la marche à pied, moi j’aime bien, comme certains… et puis moi, je ne m’arrête pas, en cachette, pour prendre les transports en commun… Mais, je ne pense pas qu’il y aura une cinquième fois. Quoi que… Histoire de renvoyer le Père Nicolas, dans ses plantations… biner, c’est bon pour un jardinier»