1er Marathon nocturne de Grenoble - octobre2005

Hallo... Ween, ici... trouille

Petite   galère...  pour soirée  d’enfer  

Il n’y eut ni gargouille, ni grenouille, seulement un peu d’eau qui mouille... Et encore, cette eau lourde ne me tomba sur la citrouille que dans le dernier kilomètre... alors, que pauvre nouille, m’exhibant comme une andouille, je me déhanchais tel l’arsouille qui s’épouille.

En ce lundi 31 octobre, il est vrai, j’avais décidé d’aller reluquer les jupons-torchons des sorcières d’Halloween, à l’occasion du 1ier marathon nocturne de Grenoble. Bien m’en prit... c’est déconfit qu’en plein hallali j’ai fini... battant, quelle horreur, mon record de lenteur. 

Cela dit, si Paru-Vendu veut bien réorganiser, au pays de Stendhal, cette farandole en rouge et noir, je me ferai un devoir  de retourner défier, les fumeroles des bagnoles qui hantent et tourmentent le coeur de la préfecture  de l’Isère.

C’est à 19h et quelques minutes que le départ avait été donné Boulevard Clémenceau. Au coup de pétard... je suis resté en rade, coincé contre une balustrade. Non, je n’ai pas vraiment jailli comme ’’Le Tigre’’... d’autant que, mon tube de Ventoline accroché au cou, j’avais décidé de rester bien en dedans, du premier... au dernier mètre. Et oui, par la grâce de Satan, je fais partie de ces énergumènes qui soufflent comme une forge dès qu’ils appuient sur le champignon. Même si j’en ris, asthmatique (et tac) je suis. C’est ainsi... Ce qui ne m’empêche nullement de cavaler au devant... et au derrière... des sorcières, des douairières et des belles étrangères... Si je crains la pollution, je n’en ai pas moins des pulsions de trublion... Non, non, c’est pas cochon.

Un premier virage à droite, un deuxième du même côté, 200m. à passer, et me voici mis aux arrêts, bloqué par le rétrécissement d’une chaussée à moitié bouffée par les travaux du futur tramway de la cité. Aux 1500m (je crois), nous débouchons sur les berges de l’Isère. L’air frais me libère. Même au milieu de la cohue, je ne peux m’empêcher d’admirer la rive opposée et la montagne qui la domine. Grandiose  !. La visibilité est parfaite.

Mon bonheur se prolongera sur un peu plus de 4km, ensuite retour en ville avec sa circulation. Au 10ème km, deuxième inhalation de Ventoline. J’ai la respiration qui se mine (de rien). Pour ne pas péter mes durites, je sacrifierai à ce rite... tous les 5km.  Qu’à cela ne tienne, le spectacle est presque partout avec des tas de minots couverts d’oripeaux et des minettes aux yeux très chouettes... Quant aux mamans...  c’était tentant .. pan-pan ratapan.

Sataniques, diaboliques, les Miss Hallowen riaient à pleines dents. Avenue Beaumarchais, je me sens l’esprit libertin comme ledit écrivain. Rue Aimé Pupin (je crois), un aller et retour dans le noir m’escagasse la paillasse. Dommage. Mais , ce n’est qu’un avant-goût... car un affront m’attend dans ce chaudron. Si boulevard Gambetta je fais le ’Mongole fier’...  un garçon,  pardon  un démon,  m’enrhume pour de bon:    Dimitri Tchatkine,  le futur

    

vainqueur me colle un tour dans la vue. Tout simplement... C’est vrai que, plus que prudent, je fais tout juste du 10km/h. Qui va piano, va sano... et qui va sano va lontano... affirment les rigolos... ‘come mio’..

Quelques minutes plus tard, je retrouve le Bd Clemenceau. Hormis le gentil Dimitri, personne d’autre ne m’a doublé. Mon honneur est sauf. Les sorcières peuvent revoir leur magie noire. Pour moi, toutefois, restent 21 nouveaux kilomètres. Les fées cabossées n’ont pas fini de m’emplumer, mais, et c’est un atout...  la route est dégagée. Les collègues qui s’alignaient sur le 21km en ont terminé. Poil au menton (car mal rasé) et coeur de lion, je me retrouve d’ailleurs tout seul pour avaler les rives de l’Isère. Un délice... Les ’’meuf’’ juchées sur des manches à balai  sont à mille lieues de mes pensées ». 

Rue Aimé Pupin, second arrêt pipi... dans le noir, je sors ma baguette magique... ça n’a rien de bucolique... ni de tragique... Peu après, sur la piste cyclable de l’avenue Perret, je me requinque même la santé... Les 4h15 , 4h20 que je m’étais fixé sont à ma portée.

Mais, enfer et damnation, ce que je n’attendais pas survient. Vers le 36° km,  un vent dément se met à cracher des rafales infernales... Obligé de courir la bouche fermée, je vais me laisser aller.. et me contenter d’une marche-course, marche-course.. de rat crevé qui me fera perdre une trentaine de minutes en 6 bornes... Hou, les cornes... Dans ces conditions, les quelques gouttes d’eau qui mouille ne m’empêcheront pas, à l’arrivée, de m’octroyer une accélération cornichon... puis, 10 mn plus tard, à l’abri du vent, d’ingurgiter, comme un couillon,  un bouillon de potirons.

« Hallo... Ween,  Ici ... trouille », aujourd’hui, horribles fripouilles, c’est pour vous que je gribouille cette bafouille d’arsouille.   Moralité : après avoir marché... faut savoir assumer.

M.S.