Marathon de New-York - 2000

Verrazano-Narrows Bridge

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En 2000, une vingtaine de « gones » découvraient New-York

           Voir un article paru dans la presse 

           Voir l’article de Michel Seveyrat paru dans Jogginfo   

           Voir une photo de la course 

               (celui qui trouve Roland ou Miguel gagne un abonnement d'un an à JOGG'INFO)

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476 ans plus tôt, un autre lyonnais découvrait le site de New-York

En effet, le pont porte le nom d’un presque « lyonnais », le navigateur Italien Giovanni Da Verrazano qui fut le premier européen à entrer dans la baie de New-York. Si certains n’hésitent pas à le faire figurer parmi les lyonnais illustres (fresque en trompe l'oeil des 30 lyonnais célèbres  second étage du mur pignon à côté du peintre Puvis de Chavannes), je suis personnellement un peu plus réticent à l'intégrer dans notre panthéon local car il semble que notre aventurier, né près de Florence, soit arrivé assez tardivement à Lyon (1522 ?), sa jeunesse de corsaire en Méditerranée restant assez mystérieuse. En revanche ce qui est sûr, c’est que ce sont bien huit marchants de Lyon dont cinq étaient florentins qui montèrent et financèrent l’expédition en s'associant avec des négociants rouennais lesquels firent appel au richissime armateur dieppois Jean Ango dont la fortune provenait des galions espagnols détroussés par ses corsaires.

Giovanni Da Verrazano

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Contexte économique et politique de l’époque

Au XVIe siècle, Lyon a connut un essor très important grâce à ses foires. En 1464, Louis XI, voulant contrer la Savoie, lui accorda une quatrième foire accompagnée d'avantages exorbitants aux marchands tout en les empêchant de se rendre à celles de Genève. Ces quatre foires franches furent abolies vingt ans plus tard au profit de Bourges mais restaurées par Charles VIII en 1489. Dès lors, la ville enregistra progressivement l’arrivée de nombreux étrangers venus faire des affaires comme des banquiers et des marchands florentins, des imprimeurs souvent allemands. En 1528, Etienne Turquet, un lombard obtint des privilèges royaux de François 1er pour la fabrication de tissus de soie, d'or et d'argent (brocart).

En cinquante ans, la population de la ville que Rabelais nommait « Myrelingue la brumeuse » passa de 40000 à 60000 habitants et devint complètement cosmopolite. « Myrelingue » parce que l‘on y parlait mille langues. Quant à l’adjectif « brumeuse », ceux qui ont connu Lyon avant 1970 connaissent certainement la raison.

Rabelais arriva à Lyon en 1532 et fut nommé médecin à l’hôpital Notre-Dame de la Pitié. Son assiduité à ce poste fut comparable aux participations de « Domi » et de « Rantanplan » aux entraînements du JOCEL car ce personnage, haut en couleurs, était surtout venu dans notre ville, devenue capitale de l’imprimerie, où les publications n'étaient pas soumises à la censure de la Sorbonne, pour faire éditer son « Pantagruel ». Il en repartit deux ans plus tard, mais revint à plusieurs reprises pour le même motif.

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Les préparatifs de l’expédition

Dans un premier temps, sous la pression des portugais, ce voyage qui avait pour objectif de trouver une route maritime pour les Indes fut interdit par François Ier. Mais trop heureux de contrarier les espagnols de Charles Quint, eux aussi déjà bien implantés en Amérique du sud, le souverain français revint sur sa décision.

Fin 1523, Verrazano fut donc missionné par le roi François Ier pour explorer la zone comprise entre la Floride et Terre-Neuve, afin d'y découvrir un accès donnant sur l'océan Pacifique

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Le premier voyage

Verrazano partit de Dieppe, longea la côte espagnole et traversa l'Atlantique sur une petite caravelle nommée la « Dauphine », en compagnie de son frère et d'un équipage normand composé d’une cinquantaine d'hommes. Il accosta au  sud de New-York et longea la côte en direction du nord où, plus loin, Verrazano découvrit la baie de New York, qu’il nomma Nouvelle Angoulesme (Angoulême) en l’honneur de François 1er qui avait été Comte d’Angoulesme avant son accession au trône en 1515.

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La fin cruelle de Verrazano

Bien que François 1er, empêtré dans les guerres d’Italie, mit un frein à ses ambitions coloniales(1) après la défaite de Pavie(2) en 1525 où il fut fait prisonnier par son rival Charles Quint, Verrazano effectua deux autres voyages. Le premier le mena au Brésil. Lors du second, en 1528, il fut tué par des hommes des Antilles, probablement en Guadeloupe et fut mangé par des cannibales sous les yeux de son frère.

(1) Elles ne reprirent qu’une dizaine d’années plus tard avec Jacques Cartier.

(2) C’est fou comme la mémoire collective ne retient que les victoires. Tout le monde sait que Marignan c’est 1515, mais faîtes le test, presque personne n’est capable de donner l’année de la défaite de Pavie.

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Le pont Verrazano ou « Verrazano-Narrows Bridge »

Chaque année, le marathon de New-York débute à Staten Island près du pont Verrazano Narrows.

Ensuite comme le dit la chanson de Brassens…

Il suffit de passer le pont

C’est tout de suite l’aventure

Le « Verrazano-Narrows Bridge » a été construit de 1958 à 1964. Il a pour dimensions 2039 m de long pour l'ouvrage principal, et 4176 m de long au total, pour 33m de large. C'est un pont suspendu à deux étages (ce qui porte le nombre de voies de circulation à 12, 6 à chaque étage) dont la travée centrale fait 1298 m de long. Ce fut d'ailleurs la travée la plus longue du monde jusqu'en 1981. Les tours en acier culminent à 207 m de haut.

Le pont qui est normalement réservé au trafic des véhicules, est totalement fermé pour l'événement. Pendant les premières minutes de course, il est submergé de coureurs, moment qui est le point fort de ce marathon.

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New-York en quelques dates importantes

1524 - Giovanni Da Verrazano découvre le site de New-York qu'il nomme « Nouvelle Angoulesme ».

1609 - Le navigateur anglais Henry Hudson redécouvre la baie de New York.

1624 - Les premiers colons, essentiellement originaires des Pays-Bas espagnols, s'installent sur l’île de Manhattan. Création à cette époque de « La Nouvelle-Amsterdam », colonie néerlandaise.

1664 - Le gouverneur néerlandais Peter Stuyvesant se rend. La ville devient colonie britannique et prend le nom de « New York » en l’honneur du roi Jacques II qui avait été auparavant duc d’York.

1783 - Après reconnaissance de l'indépendance des États-Unis par la Grande-Bretagne, la ville de New York devient américaine.

1886 - Inauguration de la Statue de la Liberté, offerte par la France comme symbole universel de la liberté, de la démocratie et de l'amitié franco-américaine.

2000 - Une vingtaine de Joceliens vient courir le mythique marathon de New-York.

La ville de Lyon a donné le nom de Giovanni Verrazano à une place située dans le 9ème arrondissement.

Une représentation de notre personnage se trouve sur la fresque des lyonnais célèbres située à l'angle de la rue de la Martinière et du quai Saint Vincent, dans le premier arrondissement. (voir la fresque )