Pour prendre le contrepied de mon ami Domi qui préfère appeler notre héroïne du mois "Marie", j'ai choisi de pimenter la difficulté à réaliser le texte qui lui est dédié en développant mon argumentation autour de la seconde partie de son prénom, abandonnant ainsi la première à l'intimité du couple. Claude, tout comme Dominique (bizarre!), est un prénom au caractère androgyne qui qualifie aussi bien un homme qu'une femme. Par exemple, dans l'histoire de notre pays, on trouve aussi bien Claude, l'emprereur romain né à Lyon (Lugdunum) qui régna entre Caligula et Néron que Claude de France, duchesse de Bretagne. Cette dernière devint reine de France en épousant François 1er mais passa surtout à la postérité pour avoir donné son nom à une prune verte originaire d'Asie: "la reine-claude". On prétend que cette reine disgracieuse et boiteuse était complètement délaissée par le roi. C'est probablement un peu exagéré car cette pauvre femme disparut à 26 ans, épuisée par huit grossesses! De la reine Claude qui boîtait à l'expression "claudiquer", il n'y a qu'un pas à franchir. Cependant, il faut chercher beaucoup plus loin dans le temps l'origine de cette expression qui viendrait d'un Claude (Claudius) de l'antiquité, probablement de notre empereur lyonnais. En effet, celui-ci n'avait pas été davantage gâté par la nature au point que sa propre mère l'appelait "Claude l'avorton"; il boîtait également et en prime, il était bè..bè..bègue . |
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Fort heureusement, notre Claude n'a pas ce genre de problème. Elle court bien et n'a pas de difficulté d'élocution même si elle reste relativament discrète et réservée. Lorsque ses gambettes se mettent en action, certains d'entre nous sont obligés de serrer les dents pour essayer de rester dans son sillage le plus longtemps possible. Tenace dans l'effort, elle se définit elle-même comme un "diesel", c'est tout dire. Courant sur les traces de son aînée, "Jaja l'anthropophage des podiums", elle est en passe, elle aussi, de se constituer une petite collection de trophées et de devenir une petite "reine" dans sa catégorie. Lors des deux dernières sorties officielles du club, on peut dire, selon l'expression populaire, que notre "reine-Claude" n'y est pas allée pour des prunes. Deux podiums consécutifs, s'il vous plaît! A la Montromanaise et au Trophée de la Meije où elle se paya le luxe de terminer première sur six concurrentes. Marie-Claude a passé les vingt premières années de sa vie dans la capitale avant d'emmiger à Saint-Claude dont elle aime à rappeler que la pipe (... de bruyère, je précise pour les esprits pervers et afin de ne pas encourir la censure) n'est pas la seule spécialité locale. Renseignements pris, il y a effectivement dans cette ville jurasienne un musée de la pipe et du diamant. La taille de cette pierre précieuse fut importée il y a plusieurs siècles par des réfugiés genevois. Marie-Claude n'est présente au JOCEL que depuis un an seulement. Mais sa gentillesse, teintée d'une pointe de timidité, qui la rend très agréable à cotoyer pour son entourage, a favorisé son intégration. Ses performances sportives contribuent déjà à en faire une autre pierre précieuse du club. Dame nature, voulant certainement se racheter de ses précédentes erreurs avec nos Claude célèbres, lui a accordé, en plus de ses qualités humaines et sportives, un joli minois. Que demande le peuple (jocelien)? Alors... reine ou pierre précieuse? Pour moi, il n'y a pas du tout d'incompatibilité! M.B |
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